Classic and Sports Car rallye by Jadevents

Bob Neyret

Un nom, "Bob Neyret" : 3 syllabes acérées qui claquent dans le monde des Rallies automobiles depuis… 1954… oui, oui 1954, cela fait 60 ans maintenant !

 

Il n’attend pas d’être diplômé Chirurgien-dentiste par la Faculté de Médecine de Paris en 1958, pour s’adonner, dès 1954, à sa passion pour l’automobile, d’abord comme co-pilote de Jean-Claude Galtier sur une 4 CV Renault très "spéciale", (1ère victoire au Neige & Glace 54 puis une participer au Liège-Rome-Liège 1955. Etant  étudiant à Paris, il engage avec succès cette 4 CV 1063 dans tous les Rallies organisés, à cette époque, autour de la Capitale : Rallye de St Cloud / Rallye de Paris / Boucles de l’Essonne / Ronde de la Brie /  Rallye de l’Eure, etc jusqu’en 1960 date de la fin de son Service Militaire. 

une 4 CV Renault très "Spéciale" et surtout très endurante...

 

De retour à Grenoble en 1960, il s’attaque d’emblée à un "gros morceau", le plus long et difficile des rallies depuis la disparition des "Mille Miles" trois ans auparavant (1957), le Liège-Rome-Liège sur Triumph TR3 : 3 000 km non stop sur routes ouvertes et qu’il termine à la 13ème place sur plus de 250 engagés, course gagné par Pat Moss sur Austin Healey 3000 !

Bob, jeune homme, au départ du Liège-Rome-Liège 1960 sur TR3...

 

En 1961, sans le savoir, Bob va entamer une histoire passionnelle qui va marquer toute sa vie : la DS Citroën !!  

En effet, impressionné par la victoire de Coltelloni au classement général du Rallye de Monte-Carlo 1959 et les premiers excellents résultats obtenus en compétition par cette berline familiale à la tenue de route exceptionnelle, pour l’époque, il s’engage au Neige & Glace au volant d’une DS 19 et termine 6ème au général malgré les modestes 75 ch. du vieux 4 cylindres en fonte de la "Traction" d’avant-guerre... Cette même année, l’Italie ayant définitivement interdit les courses de vitesse sur routes ouvertes, le Liège-Rome-Liège devient le Liège-Sofia-Liège (4 000 km) dont Bob remporte la 3ème place au générale sur sa DS 19 devant plus de 280 concurrents.

Bob et sa première DS 19 en 1961.

 

1962, ça y est, le virus ''DS 19’’ est inoculé dans le sang de Bob et ne le quittera plus jamais, sauf à quelques rares exceptions…  Premier exploit, il remporte cette année là le classement "Tourisme", devant les voitures "Usine", du plus prestigieux des Rallies : Le Monte-Carlo (7ème au général), puis du Neige & Glace (5ème au général), puis du Charbonnières (3ème au général), avant d’aller terminer 7ème au général du plus exigeant des Rallies Européens de ces années là, entièrement disputé sur des routes en terre caillouteuses : l’Acropole en Grèce.

Mais ses obligations professionnelles, et oui, rappelons-nous que Bob est avant tout Chirugien-dentiste (!!), le limitent dans le nombre de courses qu’il peut disputer… malgré, dorénavant, la fourniture par Citroën de voitures "Usine" décision prise devant les excellentes performances réussies par Bob… mais malgré cela il ne restera qu’un pilote "semi-professionnel", trop attaché qu’il reste à la clientèle de son Cabinet !

Deux places de gagnées au Monte-Carlo 1963 : 5ème au général et 2ème au "Charbonnières" et un malheureux abandon à l’Acropole.

En 1964, il n’aura guère le temps de disputer d’autres Rallies que le Liège-Sofia-Liège qu’il termine à la 5ème place au classement général avec un record de 320 engagés !

L’année 1965, lui laisse un peu plus de temps libre pour s’engager au volant de ses DS 19 tant aimées, résultat : 7ème au général au Monte-Carlo dominé cette année là par les 3 Mini Cooper S Officielles, puis 2ème au Neige & Glace, 9ème à la très difficile Coupe des Alpes avant de tenter, pour la première fois, l’aventure Africaine : un engagement au prestigieux "East African Safari" que Bob termine, pour sa première participation, à une encourageante 13ème place au général, au milieu des grands spécialistes des "bourbiers" Kényans, une épreuve toujours remportée, à cette époque, par des pilotes locaux, justement les frères Singh en cette année 1965.

En 1966, Citroën, augmente la cylindrée de son éternel 4 cylindres fonte pour la passer à 2175 cm3 et y adapter l’injection pour une nouvelle puissance de 125 ch. : c’est la DS 21.

Le Team Citroën au départ du Rallye Monte-Carlo 1966.

 

Au volant de cette toute nouvelle DS 21, ce sera le meilleur résultat de Bob au Monte-Carlo avec une 4ème place au classement général et une 10ème à la Coupe des Alpes. En fin de saison, une fois n’est pas coutume, une infidélité à Citroën avec une apparition en circuit, et oui, au 1000 km de Paris à Montlhéry, au volant d’une… Ferrari 250 GTO !! Qui aurait pu refuser à l'attrait d'un tel volant ?

Rallye Monte-Carlo 1967 : la DS 21 très à l'aise sur la neige !

 

En 1967, Bob qui a 33 ans et déjà riche de 6 années d'expérience au volant de DS Citroën, dispute, alors,  sa saison la plus prolifique en victoires "Tourisme" au volant de voitures "Usine" : Monte-Carlo, Neige & Glace, Charbonnières, Ronde Cévenole, Rallye de Genève, Coupe des Alpes et Tour de Corse... excusez du peu !!  La saison se terminera par une victoire à la Course de côte du Mont Ventoux, toujours en "Tourisme", mais au volant d’une Ford Mustang 7 l., celle de Ford France prêtée à Johnny Halliday au Monte-Carlo 67…

Le Monte Carlo 1968, très peu enneigé sera moins favorable aux DS, 4ème place en "Tourisme" seulement pour Bob...

Mais, cette même année, sous l’impulsion de Bob, Citroën décide de raccourcir une DS 21 et, surtout, de l’alléger pour en faire un "Proto" très performant à la silhouette si particulière, et cela pour viser plus haut au Classement Général des courses : 4ème au Neige & Glace et 8ème au Tour de Corse. 

La DS "Proto" au Tour de Corse 1968

 

Bob retrouve sa DS 21 "de série" pour disputer un nouveau "Raid" long de plus de 20 000 km, le Londres-Sydney qu’il termine à la 9ème place au Scratch et 1er en "Tourisme de série".

Citroën qui a bien développé sa DS 21 "Proto" va permettre à Bob de remporter les deux plus belles victoires de sa carrière, celles remportées en 1969 et 1970 au très exigeant Rallye du Maroc devant les meilleurs pilotes mondiaux... Devenu un vrai spécialiste de la terre il terminera encore au Maroc, 4ème en 1971 et 2ème en 72. De plus sa DS "Proto" servira de modèle pour la création de la fameuse Citroën SM "Proto"...

Rallye du Maroc 1969, Victoire au Classement général avec la DS21 "Proto".

 

Rallye du Maroc 1970, 2ème Victoire consécutive au Classement général avec la DS21 "Proto".

 

SM "Proto" au Rallye du Maroc...

 

Retrouvant la DS 21 "de série", c’est l’occasion, en 1970, d’une Nième victoire de groupe au Neige & Glace et surtout une brillante 2ème place au générale de la Ronde Hivernale de Chamonix disputée sur le Circuit de Glace. 

En 1971, face à des voitures plus modernes et plus puissantes, la DS 21 commence à marquer le pas en compétitions routières et Citroën décide de se retirer de la course. Mais que cela ne tienne, Bob repart de plus belle au volant d'une Berlinette Alpine A110 1600 : 2ème au Neige & Glace et 3ème en Championnat du Monde au Rallye du Portugal, mais surtout, confirmant sa prédilection pour les Rallies sur terre, Bob remporte en fin de saison le Rallye du Bandama, en Côte d'Ivoire, au volant d'un coupé Peugeot 504.

Bob sur Berlinette Alpine A110 au Rallye du Portugal 1971.

 

L'année 1972 verra ses dernière courses au volant de sa Berlinette A110 : 7ème au Monte-Carlo, 2ème à la Ronde Hivernale de Chamonix, 4ème au Neige & Glace avant une dernière participation sur DS 21 "Proto" au Rallye du Maroc avec une 2ème place au classement général.

Mais, délaissant le volant, Bob ne quitte pas, pour autant, le monde de l'automobile… Il a l'idée de créer une écurie de course entièrement féminine courant sur des Berlinettes Alpine A110 peintes en rose qui feront la célébrité du Team Aseptogyl, du nom de la marque de dentifrice qu'il produit par ailleurs…

Les Filles du Team Aseptogyl  et leurs Alpine roses en 1974.

 

Par la suite, au gré des contrats publicitaires et des pays (Belgique / Allemagne / Italie / Brésil) les "filles" du Team Aseptogyl courront sur des Fiat, des Alfa Romeo, Peugeot ou Citroën, et même avec une Lancia Stratos !

Bob, à l'imagination toujours prolifique, imaginera autour de son Team Aseptogyl de multiples "Evènements" automobiles comme le Défi TF1 – RMC ou de multiples opérations promotionnelles pour de nombreux constructeurs automobiles.

Enfin, depuis 2009, Bob est devenu "Team Manager" à la tête d'une équipe de 5 "DS Citroën" particulièrement affûtées, qui participent, saison après saison, à tous les Rallies VHC. 

Bob, Team Manager d'une écurie de DS redoutables en VHC.

 

Bob, toujours en DS 21 au Monte-Carlo, mais en VHC en 2014 !

 

Bob Neyret, 3 syllabes acérées qui claque toujours dans le monde du Sport Automobile !

 


 

Paris-Pékin 2015

Article paru dans le JDD - Rubrique Sport

Trophé Paris-Pékin : défi réussi !

 

Rejoindre Pékin depuis Paris, par la route dans une voiture ancienne, tel était le menu de ce raid organisé par le Club des Baroudeurs, du 13 Juillet au 18 Août dernier.
L'ancien dentiste Grenoblois, Bob Neyret, qui a été aussi pilote semi-officiel Citroën pendant plus de dix ans (dans les années 60 à 70) y participait, sur sa DS 21, assisté par Jean-Claude Lamorlette, son coéquipier, un Diois en retraite à Menée, qui nous raconte leur aventure.

Départ de Paris.

 

"Pas facile de résumer les trente jours que nous avons passé sur la route et les quelques 12 520 kilomètres parcourus. Il y a tant d'anecdotes ! Disons que la première semaine a été assez facile avec les autoroutes vers Mulhouse, l'Allemagne, la République Tchèque et la Pologne.
C'est l'Europe et on ne s'arrête même pas aux frontières. La circulation était dense et on a eu d'énormes bouchons en Allemagne. Des arrêts nous ont permis de visiter Prague et Cracovie.

L'entrée de "l'espace soviétique" pour la Biélorussie a duré sept heures de formalités.
750 kms plus loin nous sommes arrivés à Moscou après un passage par la ville natale de Youri Gagarine, le premier homme à avoir effectué un vol dans l'espace, en 1961.
A Moscou, il a fallu toute la persuasion de nos accompagnateurs pour faire une photo près de la place Rouge puis nous avons commencé notre progression vers l'Est et l'Asie, soit près de 6200 kms à travers la Russie, le plus vaste pays de la planète, avec ses onze fuseaux horaires.
De Kazan à Pern (720 kms dans la journée) nous sommes passés par Ijevsk, capitale de l'Oudmourtie, où l'ingénieur Mikhail Kalachnikov a conçu, pendant la dernière guerre mondiale, son fusil d'assaut qui fait encore tant de ravages, de nos jours.

Près place Rouge à Moscou.

 

Après l'Oural couvert de forêts, nous avons affronté la Sibérie pendant cinq jours et la steppe à perte de vue.
Il y neige en moyenne 170 jours par an, avec des températures pouvant atteindre -40°, si bien que les routes en mauvais état sont refaites et améliorées pendant l'été. La circulation y est dense avec beaucoup de camions et nous avons traversé de nombreuses zones de travaux.
Le contraste est saisissant entre les campagnes où l'on vit au ralenti et les villes industrielles où nous avons fait étape.
Ce qui est sympa, en Russie, c'est le prix de l'essence (0,50 Euro le litre de Super 98) et l'absence de péages.
Avant de quitter ce pays pour la République de Mongolie, nous avons longé le lac Baïkal, la plus grande étendue d'eau douce au monde, un peu plus grand que la Belgique et alimenté par 336 rivières.
L'hiver la glace peut atteindre un mètre d'épaisseur !

Les routes en terre typique de la Russie…

 

C'est à Kiakhta que nous avons passé la frontière mongole après cinq heures de démarches. Le paysage a changé, plus vallonné, plus verdoyant avec des yourtes par ci, par là et des troupeaux de vaches ou de chevaux en totale liberté, parfois sur la route.
Lors de notre étape au parc national de Gorkhi-Terelj, à proximité de la capitale, Oulan Bator, nous avons dormi dans les yourtes avant de reprendre la route vers le sud et le désert de Gobi long de 800 kms.
Là, on a croisé des troupeaux de chameaux par une température extérieure de 45°, 60° dans l'habitacle, vitres ouvertes !

Passage à la douane Mongole.

 

Il nous a fallu une journée et demie pour sortir de la Mongolie et entrer en Chine à Erlianhot.
Sur une voiture étrangère tout est vérifié : numéros de châssis et de moteur, et bien sûr tous les bagages. Il faut aussi un permis chinois et une immatriculation provisoire !
Ce cap franchi, nous avons fait encore plus de 700 kms pour atteindre Pékin, une mégapole de 21 millions d'habitants avec ses six périphériques.
Sous un contrôle quasi permanent en étant photographié à chaque péage et en montrant régulièrement les passeports aux postes de police. Nous sommes, bien sûr, heureux d'y être arrivés sans grands soucis sur la DS, excepté l'échappement cassé à Cracovie, une tête de delco décalée sur les mauvaises routes russes et de la mauvaise essence en Mongolie qui nous avait craindre le pire avec des ratés, une perte de puissance et du vapor lock.

L'arrivée à la Grande Muraille près de Pékin.

 

Heureux pour Bob qui a 81 ans, en Février dernier, a conduit tout le long. Un dernier défi pour lui ? Pas si sûr, tant qu'il aura la forme…"

V. L.

 

Pour en savoir plus sur Bob Neyret, cliquez ici >>>

 

 

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